Nouveau procédé : une fois de temps en temps, un simple extrait d'un livre que je suis en train de lire et que j'aime.
Envoyez les vôtres...
"Ni trop relâchée, ni trop coincée, voilà Capri.
J'étais attablée dans un café de la place. Plus exactement, j'étais attablée sur la place, tant ce café a élargi son territoire de sièges en bambou poussés sous des guéridons en bambou guère plus grands que des soucoupes.
J'avais mon ordinateur portable sur les genoux- c'était le seul endroit possible- et je dégustais un espresso avec une part de torta Caprese, lorsque je t'ai vue passer sur la place, juste à la limite de l'extension du bar.
Tu portais une robe sans manche et des sandales, et je me suis rendu compte que tu faisais partie de ces belles dames sans âge, et que ton compagnon, quelque peu sinistre, avait les cheveux grisonnants. Je sais ce que je suis : petite, fugace, marginale, personne ne se retournerait sur moi. Toi, tu avais l'habitude d'attirer les regards, c'est évident.
Tu t'es arrêtée devant une boutique qui vendait de lourds bijoux d'améthyste. Le vendeur est apparu tel un génie hors de sa jarre et il t'y a prestement fait entrer. Ce qui m'a laissé le temps de régler mon addition, de ranger mon portable et d'observer ton mari. Si c'était ton mari."
Powerbook, de Jeanette Winterson, Editions de l'Olivier, traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux.
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Margot, il faut lire "La faculté des rêves", de Sara Stridsberg. AB-SO-LU-MENT !!!
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