
mardi 29 décembre 2009
Kitsch

mardi 22 décembre 2009
Antoine d'Agata

C'est un personnage qui s'organise dans le temps, dans une chronologie et des localisations qui font semblant de nous révéler un espace-temps, qui n'est, si l'on est un tant soit peu attentif, qu'une nouvelle fiction : les traces du personnage, même organisées ainsi, étonnamment sages par rapport aux agissements de l'individu, ne nous apprennent, en fait, rien de crédible ou de certain. Mais il est vrai que la seule trace de ces déplacements est photographique. A considérer, donc, avec la plus grande prudence. A mettre à la fois en doute et en cause."

Son oeil particulier, sans doute le tient-il en partie de Nan Goldin et Larry Clark avec qui il a appris la photographie. Pour le reste, c'est sa vie de chaque nuit qui crée le travail. Un moment chassant l'autre, le photographe immortalise avec tout ce qu'il peut : Leica, polaroïd, appareil jetable.



Pour les infos, le bon site documents d'artistes.
mercredi 9 décembre 2009
Texte # 2
lundi 23 novembre 2009
Bulles sans fond
jeudi 1 octobre 2009
London!

La bonne idée envoyée par Amandine. Parce que oui, ce blog est AUSSI international (la classe). Merci Amandine!
Cet été, le sculpteur Antony Gormley invite les gens du Royaume Unis à participer à la création d'un étonnant monument vivant.
Il leur propose d'occuper le quatrième pillier vide de Trafalgar Square à Londres...un endroit réservé normalement aux statues de Rois et Généraux. Ils deviennent ainsi la représentation de l'humanité toute entière.
Toutes les heures, 24h sur 24, pendant 100 jours sans interruption, une personne différente s'approprie le pillier. Les personnes selectionnées peuvent utiliser leur heure comme ils le souhaitent. One and Other est ouvert à tout le monde, venant de n'importe où au Royaume Uni, ayant au moins 16 ans et souhaitant participer à cette expérience artistique inoubliable.
Selon Gormley, cette utilisation de ce quatrième pillier est l'expression même de ce qui fait de Londres une ville exceptionnelle : sa population et sa diversité.
Une webcam filme en permanence et en direct les prestations des volontaires : pour plus d'information, vous pouvez visiter oneandother.co.uk.
Antony Gormley on the Fourth Plinth from One & Other on Vimeo.
lundi 28 septembre 2009
Feu !
mercredi 16 septembre 2009
La chose génitale

Désiré-Magloire Bourneville et Paul Regnard,
Attaque d'Hystérie, Première Phase, vers 1877.
Planche 2 de l'Iconographie Photographique de la Salpêtrière
Institut de France
Dans Le Féminin et le Sacré, Julia Kristeva et Catherine Clément reprennent ces propos de Charcot sur l'extase des femmes à la Salpêtrière.
Désigner la "chose génitale" dans l'hystérie, c'est d'abord se référer à l'étymologie du terme, liée au terme d'utérus. Jusqu'au XIXe, on pensait en effet que l'hystérie était une pathologie due à la remontée de l'utérus dans le corps.
Mais désigner cette chose monstrueuse, c'est aussi rappeler que, socialement (et sous certaines influences religieuses), la place des organes fait aussi office de hiérarchie. En haut, le noble : la tête où siège la pensée, la séduction chaste de la chevelure, les yeux (paraît-il fenêtres de l'âme), les larmes. En bas, l'ignoble : les déchets corporels, l'ancrage dans la terre, et le siège qui est aussi au principe des pulsions (paraît-il animales)...
Dans l'hystérie, quand la femme se change en bête, il ne pouvait y avoir que de la chose basse et animale. Mais pourquoi la femme en particulier?
La femme, c'est le sujet d'étude du docteur Charcot, psychiatre à la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle. Il s'intéresse alors à l'hystérie, crée une ville psychiatrique dans Paris, tente de comprendre et de classer les pathologies en "types". Pour ce faire, il installe un service photographique dans ses locaux et élabore une iconographie des "folles".
Dans L'Invention de l'Hystérie, Georges Didi-Huberman s'intéresse plus au médecin et à sa démarche qu'aux patientes de la Salpêtrière. Il interroge ce lien étrange entre celui qui soigne, observe et parfois contemple ses innombrables modèles- autour de 4000 femmes étaient alors enfermées là. En effet, Charcot fit plus oeuvre d'exhibition que de guérison. Dans ses fameuses "leçons du mardi", on se presse pour voir et entendre les folles, on classe, on désigne.
Georges Didi-Huberman tente de décripter cette micro-société basée sur le spectacle et sur l'image, rendue possible par les progrès de la photographie.
Quand il parle d'Invention de l'Hystérie, l'auteur pense le terme "inventer" comme créer, puis comme imaginer- abuser déjà de cette création-, et enfin comme trouver (comme on invente un trésor), c'est-à-dire tomber sur la chose par hasard.
De toute évidence, Charcot serait alors tombé sur une chose génitale. Ah tiens.
Je vous le conseille donc: Invention de l'Hystérie, Charcot et l'Iconographie Photographique de la Salpêtrière de Georges Didi-Huberman.
Texte
Envoyez les vôtres...
"Ni trop relâchée, ni trop coincée, voilà Capri.
J'étais attablée dans un café de la place. Plus exactement, j'étais attablée sur la place, tant ce café a élargi son territoire de sièges en bambou poussés sous des guéridons en bambou guère plus grands que des soucoupes.
J'avais mon ordinateur portable sur les genoux- c'était le seul endroit possible- et je dégustais un espresso avec une part de torta Caprese, lorsque je t'ai vue passer sur la place, juste à la limite de l'extension du bar.
Tu portais une robe sans manche et des sandales, et je me suis rendu compte que tu faisais partie de ces belles dames sans âge, et que ton compagnon, quelque peu sinistre, avait les cheveux grisonnants. Je sais ce que je suis : petite, fugace, marginale, personne ne se retournerait sur moi. Toi, tu avais l'habitude d'attirer les regards, c'est évident.
Tu t'es arrêtée devant une boutique qui vendait de lourds bijoux d'améthyste. Le vendeur est apparu tel un génie hors de sa jarre et il t'y a prestement fait entrer. Ce qui m'a laissé le temps de régler mon addition, de ranger mon portable et d'observer ton mari. Si c'était ton mari."
Powerbook, de Jeanette Winterson, Editions de l'Olivier, traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux.
jeudi 27 août 2009
La bonne idée d'Angela

Du théâtre péchu dans les friches
Oyez, oyez strasbourgeois,sortez de votre ville !
au-delà de ses frontières se passent plein de choses passionnantes.
- en ce moment, plongez dans le festival Premiers Actes. J'en ai découvert l'une des pièces, jouée par une troupe internationale dans la friche industrielle textile de Wesserling : ca vaut vraiment le détour.
http://www.premiers-actes.eu/
- autre proposition fort sympathique : le légendaire théâtre du peuple de bussang vous entraîne dans des créations théâtrales étourdissantes jusqu'à la fin du mois d'aout : allez-y tant qu'il en est encore temps, le lieu est magique !! http://www.theatredupeuple.com/site.html
... voilà, c'est tout, bises à tous, bon courage pour le mémoire des uns et des autres...
lundi 17 août 2009
La révolution des crabes
mardi 21 juillet 2009
TOP 5! (2)




mercredi 1 juillet 2009
Il n'y a pas que Mickael dans la vie
lundi 8 juin 2009
Silences

jeudi 21 mai 2009
Sons

Un petit post pour un petit lien intéressant:
dimanche 17 mai 2009
TOP 5!
Une première liste d'idées...


dimanche 10 mai 2009
Purpose
vendredi 17 avril 2009
Controverses


mercredi 25 mars 2009
Lieux / corps
lundi 16 mars 2009
Clic-clac #2
Coups de coeur, oeuvres choisies et coup de gueule
« Coups de cœur, Œuvres choisies » : voila le nom du nouvel accrochage de la fondation Würth (Erstein ).
Y a pas à dire : ils ont de la recherche chez Wurth, sûr qu’ils ont payés cher des mecs à bosser des jours entiers pour dénicher ce titre original et tellement atypique. Coups de cœur donc, mais… de qui ? on ne saura pas… Le collectionneur Rheinhold W lui-même ? Le titre me fait un peu penser à l’expo « Picasso et les maîtres », après tout, on a bien le droit de se faire seulement plaisir, sans vouloir absolument prétendre à apporter de nouvelles informations à l’histoire de l’art (ah je reconnais bien mon coté scientifique qui prend le dessus là…tous ces millions d’euros..tss tss. .. on est quand même en temps de crise, sans déconner..). C’est vrai quoi ! C’est tellement extraordinaire de s’inspirer de ses prédécesseurs, merci aux commissaires de nous avoir ouvert les yeux ! Würth, lui, seul maître à bord de sa fondation, nous offre l’immense privilège de nous dévoiler ses coups de cœur (sans explication, faut pas exagérer non plus) : des chef d’œuvres donc, quelque peu ternis par l’accrochage (pas vraiment un coup ..de maître). Si Anselm Kiefer a droit a un mur a lui seul, en point d’orgue de l’allée centrale, 2 autres de ces œuvres, pourtant superbes sont placées en retrait dans une espèce de corridor , qui ne permettent pas vraiment le recul nécessaire pour apprécier . Ce recul est également impossible devant le tableau panoramique de Botéro, accroché dans un couloir d’ 1,50 m de large à l’étage. Mais ce qui me chagrine le plus, ce sont les sculptures , pas réellement mises en valeur : celle en acier très déstabilisante d’Anthony Caro, mise dans un coin (elle est punie ?).D’ailleurs, cela dit en passant, Caro ne serait pas content d’apprendre que sa sculpture cotoîe un tableau de Lichtenstein et un autre de Basquiat, lui qui a affirmé très récemment que le pop art n’était pas son langage . Bon, t’en fais pas Rheinbold, t’y peux rien, t’as laissé parler ton cœur, on a eu quand même beaucoup de plaisir à visiter l’expo, voir deux œuvres (c’est rare) de Christo et Jeanne-Claude, des tableaux de Richter –grandiose- et de découvrir Stephan Balkenhol . On oublie pas Soto et sa sphère captivante à l’entrée. Pas mal non plus d’avoir mis de la couleur en peignant la salle « surréaliste » en rouge (le rouge du logo Würth hein, faut pas pousser non plus), les dessins de l’alsacien Arp ressortent parfaitement bien.
Une dernière petite chose, que je remarque vraiment à contre cœur : connais-tu des artistes femmes ??(parce qu'à part Jeanne Claude, j’en vois aucune).
mardi 3 mars 2009
Manifeste

Un petit mot proposé par Anne-Catherine sur ce Manifeste pour les produits de première nécessité, rédigé par Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume de Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William.
Il s'agit ici de la situation actuelle pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion.
Les auteurs affirment collectivement leur soutien au mouvement social qui secoue ces îles en ce moment. Au delà de l'aspect politique des événements, le Manifeste veut mettre au jour la puissance poétique qui se dégage des actes et des revendications en cours.
"Par cette idée de haute nécessité, nous appelons à prendre conscience du poétique déjà en oeuvre dans un mouvement qui, au-delà du pouvoir d'achat, relève d'une exigence existentielle réelle, d'un appel très profond au plus noble de la vie. Alors que mettre dans ces "produits" de haute nécessité?
C'est tout ce qui constitue le coeur de notre souffrant désir de faire peuple et nation, d'entrer en dignité sur la grand-scène du monde, et qui ne se trouve pas aujourd'hui au centre des négociations en Martinique et en Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et à la Réunion.
(...) C'est dans l'irresponsabilité collective que se nichent les blocages persistants dans les négociations actuelles. Et c'est dans la responsabilité que se trouve l'invention, la souplesse, la créativité, la nécessité de trouver des solutions endogènes praticables. C'est dans la responsabilité que l'échec ou l'impuissance devient un lieu d'expérience véritable et de maturation. C'est en responsabilité que l'on tend plus rapidement et plus positivement vers ce qui relève de l'essentiel, tant dans les luttes que dans les aspirations ou dans les analyses."
Un découpage de ma part un peu barbare où politique et poétique se rencontrent néanmoins.
Pour ceux qui souhaitent se faire une idée du texte dans sa totalité, il est disponible via ce lien.
Je peux aussi vous envoyer le texte en pdf.
mercredi 25 février 2009
Musique!
lundi 16 février 2009
Clic-Clac

Pour tous ceux qui aiment la photo:
ce jeudi, comme tous les troisièmes jeudis du mois, c'est la pose photo à la médiathèque André Malraux.
Cette fois-ci, il sera question d'Eugène Atget:
"Eugène Atget est en quelque sorte le vénérable aïeul de la photographie française. Sa photographie possède à l'origine une valeur documentaire, et une mission, fixer sur le papier le monde qui lui est contemporain, en pleine mutation. C'est ainsi qu'il s'intéresse aux "petits métiers", alors en voie de disparition. Il s'attache également à garder le souvenir des lieux pittoresques de Paris, ce qui lui vaut aujourd'hui le surnom de "Balzac de la caméra".
C'est à 18h, au 5° étage..
mardi 10 février 2009
L'édifice immense du souvenir, ou presque.
Les premières BD dont je me souviens réellement, celles que j'ai vraiment lues et aimées étaient dans les Je Bouquine. Là, normalement, ceux qui ont connu ça devraient faire "haan ouaaais!".
Un indice avec le trait si reconnaissable:

Et maintenant j'abrège votre calvaire en vous révélant le nom de notre divine et délicieuse super-héroïne, celle qui a parfois le droit de décider de l'heure qu'il est à la place de Chuck Norris, celle que quand elle marche, non seulement l'herbe repousse mais ça sert même d'engrais... j'ai nommé: Henriette.

Il n'empêche que pour ceux qui ont eu 10 ans quand cette petite grosse en duffle-coat rédigeait son journal sous le trait de Dupuy et Berberian, ça laisse tout chose.
"Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles et plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans réfléchir, sur leur goutelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir."
Voilà donc une bonne occupation pour le prochain dimanche de pluie: tremper votre petite henriette-madeleine dans le thé!
mercredi 28 janvier 2009
Eloge de la Créolité, par A.M.
« Nous devons nous habituer à l’idée que notre identité va changer au contact de l’Autre »
Edouard Glissant
Je reprendrai ici les mots et concepts d'une poignée d'auteurs qui ont -à mes yeux- écrit et pensé le monde de la façon la plus juste ces dernières années.
Ce qui ici me paraît intéressant -et donc à partager- c'est la façon dont ces deux auteurs: Patrick Chamoiseau et Edouard Glissant décrivent cette volte habile et rusée qui du néant et de la violence a su faire surgir la Créolité, premier maillon du Tout-Monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.
Avec le système plantationnaire les Colons blancs ont pensé et mis en oeuvre la réunion de divers peuples : indiens caraïbes, africains de multiples ethnies dans un même lieu et sous l'égide absolu de la division.
Conception humaine entérinée par des années de gouvernement machiavélique : divide ut regnes.
Mettez dans un même lieu des peuples de cultures et surtout de langues différentes, et placez le tout sous la domination violente d'une culture et d'une langue étrangère qui se veut supérieure.
A partir de là, comment imaginer ne serait-ce que la possibilité de la moindre révolte contre l'ordre établi dans ce chaos babélien de langue et de culture ?
Et pourtant...
De là, de ce mélange forcé, de cette "mise en convergence massive, brutale et accélérée de peuples, de langues et de culture diverses", de ce processus de créolisation résulte la Créolité.
Et cette Créolité, c'est cette richesse incroyable dont tentent de témoigner Glissant et Chamoiseau à travers leurs oeuvres. (Mais aussi Raphaël Confiant, Jean Bernabé, Maryse Condé, Simone Schwartz-Bart, Alex Gauvin...)
C'est la possibilité de naissance au milieu de nulle part, au milieu d'une volonté même d'écrasement de toute possibilité, d'une culture de survie, d'une culture marquée par la domination, d'une culture d'une richesse inégalable.
« La Créolité est l'agrégat interactionnel ou transactionnel, des éléments culturels caraïbes, européens, africains, asiatiques, et levantins, que le joug de l'Histoire a réunis sur un même sol. (...) Nous avons goûté à toutes les langues, à toutes les parlures. Craignant cet inconfortable magma, nous avons vainement tenté de la figer dans ailleurs mythiques (regard extérieur, Afrique, Europe, aujourd'hui encore, Inde ou Amérique), de chercher refuge dans la normalité close des cultures millénaires, sans savoir que nous étions l'anticipation du contact des cultures, du monde futur qui s'annonce déjà. Nous sommes tout à la fois, l'Europe, l'Afrique, nourris d'apport asiatiques, levantins, indiens, et nous relevons aussi des survivances de l'Amérique précolombienne. La Créolité c'est le monde diffracté mais recomposé, un maelström de signifiés dans un seul signifiant : une Totalité. (...) la pleine connaissance de la Créolité sera réservée à l'Art, à l'Art absolument. »
Eloge de la Créolité, 1989.

Patrick Chamoiseau est né à Fort-de-France en Martinique en 1953, il est connu en France pour son roman Texaco prix concourt 1992. Il y a vingt ans aux côtés de Raphaël Confiant et Jean Bernabé il publie Eloge de la Créolité : manifeste artisitique, littéraire, politique du mouvement du même nom.

Edouard Glissant est un écrivain, essayiste, poète martiniquais né en 1928, qui a publié de nombreux ouvrages sur les Antilles : romans, poésie ou enquêtes sociologiques.
Un peu de sagesse créole dans la langue : Balyé bo la pot ou!