mardi 22 décembre 2009

Antoine d'Agata

"C'est un personnage. un individu, de sexe masculin, qui marche, se déplace, s'arrête, fait l'amour, boit, se drogue, continue à avancer. C'est un personnage de nuit qui finit par s'approcher de la définition stendhalienne du roman, à force de marcher sur une route et de lui servir de miroir. Peut-être, d'ailleurs, ce personnage est-il à lui seul un roman.
C'est un personnage qui s'organise dans le temps, dans une chronologie et des localisations qui font semblant de nous révéler un espace-temps, qui n'est, si l'on est un tant soit peu attentif, qu'une nouvelle fiction : les traces du personnage, même organisées ainsi, étonnamment sages par rapport aux agissements de l'individu, ne nous apprennent, en fait, rien de crédible ou de certain. Mais il est vrai que la seule trace de ces déplacements est photographique. A considérer, donc, avec la plus grande prudence. A mettre à la fois en doute et en cause."
Christian Caujolle, préface de Vortex, Séoul, mai 2003.

Antoine d'Agata erre depuis des années à travers le monde, ayant abandonné tout point d'attache géographique ; il se limite à ce qui le tient psychologiquement : la nuit, la drogue, le sexe. Une certaine dérive qu'il photographie avec avidité. De fait, le regard osé par l'artiste sur son univers glauque est toujours libre de jugement ou d'opinion. A croire que pour lui, il ne s'agit toujours que d'emmagasiner le maximum d'instants vécus, le maximum d'excès.
Son oeil particulier, sans doute le tient-il en partie de Nan Goldin et Larry Clark avec qui il a appris la photographie. Pour le reste, c'est sa vie de chaque nuit qui crée le travail. Un moment chassant l'autre, le photographe immortalise avec tout ce qu'il peut : Leica, polaroïd, appareil jetable.



A voir : les séries Mala Noche, Insomnia, Vortex, Paysages et plein d'autres.
Pour les infos, le bon site documents d'artistes.

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